« Je suis véritablement une folle de ballons, ma maison à Phoenix en est pleine. Ainsi que de girafes que je collectionne également. D’ailleurs j’en ai toujours une avec moi quand je décolle ! »
Enseignante à la retraite, Judy Holt n’est pas une pilote comme les autres. Son petit grain de folie ballonistique elle l’a attrapé en 1980 à Albuquerque lors de son 1er vol un an plus tard elle pilotait sa propre montgolfière ! A Chambley, pour le LMAB 2015, elle sera aux commandes de son 4e ballon, « Desert Drifter » (Le vagabond du désert).
Pour elle, voler est un loisir, qui lui a permis de préserver son équilibre pendant ses 30 années d’enseignement en primaire. 2015 voit la 8e participation de Judy au Lorraine Mondial Air Ballons. La première fois c’était en 1989 pour la toute première édition. Il y a rencontré l’un de ses meilleurs amis, le hollandais Hubert VanTuijl qui est depuis, à Chambley comme à Albuquerque, le chef de son équipe de « retrouving ». Ils feront d’ailleurs le voyage ensemble jusqu’à Chambley !
« C’est majestueux tous ces ballons rassemblés et les voir d’en haut c’est magique. Et bien sûr il y a ces rencontres fantastiques avec des pilotes venus du monde entier ! »
Fille de pilotes, Laure de Coligny, vole depuis l’âge de 10 ans et depuis 2007 pratique la compétition au point d’être, depuis 2013, 10e du classement national (qui est mixte) et première femme. Femme pilote de montgolfière, elles ne sont pas si nombreuse, une cinquantaine à peine. Depuis le début des années 2000, Laure est une fidèle de Chambley, un rendez-vous qu’elle décrit comme « incontournable ».
Ce que Laure aime quand elle pousse ses brûleurs, « c’est avant tout cette sensation de liberté, être au-dessus de la terre et maîtriser un engin qui pourtant ne se maîtrise pas complètement puisqu’il est porté par le vent. Naviguer avec le vent, oui, c’est une passion. »
« Pilote ? Quand tu es prête à le devenir, on te le propose, tout naturellement, pour moi, cela s’est passé au rassemblement d’Albuquerque, en novembre 2012. J’ai dit Banco, multiplié les allers retours entre l’Ouest et l’Est de la France, et j’ai décroché mon brevet. »
Souriante, enthousiaste, c’est comme cela que l’équipe du Lorraine Mondial Air Ballons a découvert en 2005 cette lorraine alors âgée de 23 ans en rapidement surnommée « La Mascotte ». Le surnom restera. Volontaires dans l’équipe chargée de l’accueil des invités, elle devient équipière dès l’édition suivante et le restera jusqu’au LMAB 2015 : elle est désormais pilote au milieu de centaines d’autres. Comme avant elle son parrain qui lui fit faire son 1er vol à 8 ans.
Chambley a pour elle une saveur particulière : elle y a rencontré son employeur et quelques années plus tard son compagnon ! « C’est ma seconde famille, celle de cœur », lance la jeune femme aujourd’hui expatriée dans l’Ouest de la France mais qui ne manque jamais une occasion de venir en Lorraine saluer son instructeur, Philippe Buron-Pilâtre, et voler au-dessus des paysages lorrains où elle a passé son brevet d’aérostier : « C’est tellement mieux en haut ! »
« Le plus grand danger dans la vie n’est pas de prendre des risques, mais de dormir avec des certitudes. »
Depuis son tour du Monde en Ballon, le premier sans escale, réalisé en 1999 en compagnie de Brian Jones, Bertrand Piccard, digne héritier de sa famille de pionniers suisses, est une icône parmi les pilotes. Un statut renforcé par l’aventure de l’avion solaire Solar Impulse dont il rêvait dès 1999 et s’est concrétisée en 2015 avec la complicité de son compatriote André Borschberg. Mais ce médecin psychiatre est avant tout un homme simple, profondément humain, qui touche par sa sincérité et son regard pénétrant tous ceux qu’il rencontre.
Bertrand Piccard est l’invité emblématique de Chambley depuis les années 2000. Mais sur le tarmac comme sur la promenade, cet aventurier au grand cœur, président de la fondation humanitaire « Winds of Hope » (Les ailes de l’espoir, NDLR) et ambassadeur itinérant des Nations Unies, se veut un pilote comme les autres, parmi les autres et chacun peut librement l’aborder et échanger avec lui.
« L’envol des ballons, c’est la terre qui essaime. Une fois en l’air, brûleurs coupés, c’est le silence, comme dans l’espace, les lois de la Nature reprennent le dessus. C’est un spectacle magnifique. »
Formé avec les cosmonautes russes à la cité des étoiles, ce sont pourtant ses trois vols comme spécialiste de mission à bord des navettes Atlantis (1994, 1997) et Discovery (199) ont fait de lui un astronaute chevronné avec 675 heures de vol. Jean-François Clervoy est le 5e français à être allé dans l’espace et le seul lorrain.
Membre du corps des astronautes de l’agence spatiale européenne (ESA), il dirige, depuis 2006, Novespace, une filiale du Centre National d'Études Spatiales (CNES) spécialisée dans les vols paraboliques.
Mais ce spationaute, ingénieur aéronautique, qui a fait plusieurs fois le tour de notre planète, reste comme ses amis Gérard Feldzer et Bertrand Piccard, émerveillé par le spectacle offert tous les deux ans à Chambley.
« Il n’y a rien de plus beau que de voler en ballon. Moi qui ai piloté peut-être 200 machines différentes, j’ai toujours autant de bonheur à voler dans une montgolfière. »
D’un oncle pilote de chasse dans l’escadrille Normandie-Niemen pendant la Seconde Guerre Mondiale, Gérard Feldzer hérite de la passion du vol. Pilote à la fois « excentrique et poétique », l’homme est surtout un redoutable spécialiste aéronautique que tous les plateaux de télévision et de radio ont l’habitude d’accueillir dès qu’il se passe quelque chose d’important dans le ciel.
Pilote de ligne, commandant de bord instructeur à Air France (20.000 h de vol), il a également réalisé la traversée la Manche en ULM et tenté celle de l’Atlantique avec un dirigeable à pédales en compagnie de Nicolas Hulot !
A Chambley qu’il fréquente depuis des années, Gérard Feldzer, qui ne pilote pas de montgolfière est pourtant comme chez lui, tant est longue la liste des amis de l’ancien président de l’aéro-club de France. Au milieu d’eux et des ballons, celui qui rêvait d’être astronaute est « comme un gosse, émerveillé par ces centaines de bulles qui montent dans le ciel. »